ANR TAPIOCA
Températures et Précipitations passées en Afrique Centrale et Biomarqueurs organiques
Financement : ANR PRC, 426 957,15 € (référence ANR-18-CE01-0005-01)
Coordinatrice : Guillemette Menot
Établissement porteur : ENS de Lyon (LGL-TPE)
Établissements partenaires :
- IRD-CEREGE,
- IRD-PALOC
Durée : 2018 – 2024
Résumé du projet
Dans le contexte actuel du réchauffement climatique global, la compréhension des déterminants des changements qui affectent le cycle hydrologique reste un enjeu scientifique majeur. Ceci est particulièrement vrai pour l’Afrique qui est considérée par le GIEC comme l’un des continents les plus vulnérables aux changements climatiques en cours. La validation des projections réalisées par les modèles climatiques actuels repose en partie sur leur capacité à reproduire la variabilité passée. En Afrique subsaharienne, les changements prédominants des derniers 20000 ans sont la Période Humide Africaine (HAP) et la crise forestière tardi-holocène.
Ces enregistrements seront en particulier mis en regard de synthèses archéologiques régionales permettant de reconstruire la dynamique des populations et des évolutions techniques en Afrique Centrale. Sur cette base, TAPIOCA se propose de tester deux hypothèses:
- Les températures continentales modulent la sensibilité climatique à l’échelle régionale en modifiant les gradients continent/océan depuis la déglaciation jusqu’à l’Holocène ;
- L’impact humain sur les écosystèmes d’Afrique Centrale a joué un rôle non négligeable dans les crises environnementales des derniers 8 ka en déséquilibrant par ses activités des écosystèmes déjà dégradés.
Son originalité repose sur le large panel d’outils géochimiques utilisé et en particulier sur des traceurs novateurs tels que les composés organiques spécifiques. L’intérêt premier de ces biomarqueurs est de permettre une reconstitution non plus qualitative mais quantitative des paramètres ciblés. Ces reconstitutions continues et à haute-résolution permettront de préciser les mécanismes contrôlant la variabilité de la mousson, la réponse de la végétation et l’impact potentiel de l’homme.
En s’appuyant sur des collaborations déjà bien établies avec des partenariats Sud, TAPIOCA se propose d’étudier deux systèmes lacustres camerounais, le Lac Barombi et le Lac Mbalang, ayant déjà livré des archives sédimentaires à haute résolution. Si le Barombi Mbo (Sud Cameroun) a été déjà carotté par le présent consortium, le carottage du lac Mbalang (Nord Cameroun) est prévu dans le cadre de ce projet.
Les variations environnementales et climatiques abruptes qui ont ponctué l’histoire récente du continent africain fournissent des tests grandeur nature pour évaluer les réponses transitoires de la mousson et du couvert végétal aux forçages externes et aux rétroactions internes.