ANR NILAFAR

Les régions du Nil et de l'AFAR: archives fluviaux-lacustres des changements hydrologiques et impact sur l'adaptation humaine depuis 20,000 ans

Financement : ANR, 558 688 € (référence ANR-20-CE03-0011)

Coordinatrice : Marie Revel

Établissement porteur : GEOAZUR

Établissements partenaires :

  • LGLTPE,
  • CEPAM,
  • LOV,
  • TRACES

Durée : 2020 – 2027

Résumé du projet

Le projet NILAFAR vise à quantifier les fluctuations hydrologiques et à documenter leurs conséquences sur les communautés humaines, à la transition entre le monde des chasseurs-cueilleurs et le monde des agro-pasteurs, depuis 20,000 ans, en région Afar Ethiopie & Djibouti. Il vise aussi à acquérir une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine des fluctuations de la mousson africaine et des épisodes d’hyperaridités qui se sont installés en quelques centaines d’années dans le passé.

Approche pluri-disciplinaire autour d’une région phare: La Corne de l’Afrique

Les modèles numériques qui synthétisent nos connaissances du système climatique prévoient pour les décennies à venir des variations extrêmes du cycle de l’eau qui auront un impact sur les ressources naturelles et les populations. Dans la corne de l’Afrique, depuis plusieurs milliers d’années, des périodes de fortes et faibles moussons ont déterminé la disponibilité en eau dans les basses terres, ce qui a affecté drastiquement les dynamiques de peuplement humain. Comment ces populations se sont-elles adaptées à ces changements plus ou moins rapides de disponibilité en eau depuis 20,000 ans ? Comment l’homme s’adaptera aux changements climatiques et environnementaux futurs ?

Méthodes pluri-disciplinaires

Tâche 1 Paléosciences : cette étude vise à reconstituer les fluctuations hydrologiques dans la région d’Afar à une résolution centennale-millénaire au cours des 20 000 dernières années en utilisant des traceurs innovants tels que Delta2Hwax, GDGT (Glycerol Dialkyl Glycerol Tetraethers ou GDGTs) et des assemblages de diatomées. De plus, la composition isotopique du Néodyme (143Nd/144Nd) qui trace la provenance des sédiments lacustres sera couplée aux isotopes du Li (delta7Li) qui retracent l’intensité de l’altération et de la néoformation des argiles des sols qui sont transportées dans les cuvettes lacustres.

Les dernières études en paléosciences menées par F. Gasse (1977, 1975) au sein du bassin du Lac Abhé (Afar Central, Ethiopie & Djibouti) datent de plus de 40 ans.  Ceci probablement en raison des conditions géopolitiques rendant les missions de terrain à risque. Durant les missions de terrain conduites dans le cadre du projet VAPOR-AFAR depuis 4 ans, la collecte d’une centaine de morphologies côtières contrôlés chronologiquement par la datation 14C des microbialites (stromatolithes) a permis de reconstruire à haute résolution les variations hydrologiques du Lac Abhé au cours des derniers ~13 ka BP (Mologni et al., 2021, Geomorphology). Toutefois, cette région étant inclut dans la structure extensive du graben de Tendaho-Gobaad, le bassin du Lac Abhé réponds aussi aux processus telluriques et morphologiques superficiels qui ont pu affecter son évolution au cours du temps. Ainsi, un taux de subsidence de la zone axiale du graben à l’Holocène a été calculé (4-6mm/an). Conscient que le bilan hydrologique du bassin Abhé est le résultat de l’interaction entre facteurs climatiques, tectoniques et géomorphologiques, le travail se poursuit par une reconstitution rigoureuse et fiable des bilans hydrologiques dans cette région.

Liste des membres du LGL-TPE impliqués :